FINANCEMENT BASE SUR LES PREVISIONS CLIMATIQUES POUR RENFORCER LA RESILIENCE COMMUNAUTAIRE

La Croix Rouge du Burundi en partenariat avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et la Croix-Rouge Finlandaise a animé du 6 Mai au 11 juin 2024 des ateliers de sensibilisation à l’endroit des Plateformes provinciale de BUBANZA et Bujumbura-Mairie et communale de Rumonge(province de Rumonge), Bukemba (province de Rutana), Muhuta (province de Bujumbura), Muha, Ntahangwa et Mukaza (Mairie de Bujumbura), Bugabira et Busoni (Province de Kirundo) sur l’approche « Financement basé sur les prévisions Climatiques « .  Cette approche s’applique dans le cadre du projet : « Renforcement des Capacités de Préparation et d’Action Anticipatoire » au Burundi. 

Melchiade Niyongabo, Coordinateur, a expliqué que cette méthode offre la possibilité aux bénéficiaires et la communauté de mettre en œuvre des actions humanitaires anticipatoires qui se situent entre la prévision et la survenue des catastrophes. Ce qui permet de prévenir, réduire la souffrance et de contribuer à une utilisation plus efficace des fonds humanitaires et renforcer la résilience communautaire. L’objectif étant, selon Niyongabo, de renforcer les capacités des communautés et des acteurs à tous les niveaux afin qu’ils soient à mesure de réduire les risques de catastrophes naturelles et non naturelles grâce à des actions de préparation et d’anticipation. La Croix-Rouge veut dans cette perspective s’engager davantage avec les parties prenantes nationales à renforcer les capacités d’alerte précoce de la plate-forme nationale pour la prévention des catastrophes naturelles.

Clovis HATUNGIMANA, coordinateur du projet FBF au sein du PAM donne la valeur ajoutée du financement basé sur les performances. Selon lui, alors que les agences humanitaires réagissaient après déclanchement des catastrophes – ce qui prenaient de longues procédures et des grands budgets – la nouvelle approche utilise les prévisions météorologiques et climatiques pour déclencher des actions d’anticipation et ainsi débloquer des fonds humanitaires conséquentes. Il a signifié que ces prévisions rendent possible une action anticipée, à court terme et mise en œuvre pendant la période comprise entre une prévision et une catastrophe potentielle. « On réduit ainsi les coûts d’interventions, les souffrances et les pertes humaines », a-t-il souligné. Le PAM rassure qu’une équipe du personnel de l’IGEBU a bénéficié d’une formation de renforcement des capacités en communication météorologique et que d’autres séances sont aussi prévues.

Les membres de la plateforme provinciale et communale qui ont participé à ces ateliers se réjouissent de cette approche innovante. Elie Sabokwizera, Secrétaire de la commune Ntahangwa, Mairie de Bujumbura, a indiqué que si cette nouvelle pratique était appliquée avant la montée des eaux du lac Tanganyika et des inondations de Gatumba, les victimes n’endureraient pas les conditions difficiles dont ils font face.  Audace Mukeshimana, Conseiller Politique Administratif Juridique et Social de la commune de Rumonge a, quant à lui regretté que plus de 180 ha ont été détruits par les inondations causant ainsi des conflits entre les propriétaires sur les délimitations des champs des particuliers qui n’y sont plus. Docteur Protais Ndagijimana, membre de la plateforme provinciale de réduction des risques et de catastrophes en mairie de Bujumbura demande à l’Institut de Géographie du Burundi (IGEBU) à innover un système de communication sur les prévisions météorologiques qui soit accessible à tous et en temps réel. Cela permettra aux acteurs communautaires à identifier potentiels signes de catastrophes pour faire une mobilisation pour des actions anticipatoires, au cas échéant faire une alerte précoce.

Pour mener à bon port ce programme, les participants aux ateliers ont recommandé la distribution du matériel nécessaire pour cette fin.  Pour y arriver ils ont demandé l’implication de l’administration à se ressaisir surtout sur les constructions anarchiques susceptibles d’engendrer des catastrophes. Ils évoquent les infrastructures qu’on érige à proximité du lac Tanganyika ou des routes, des cours d’eau ou sur le sommet d’une colline, etc…

Le projet qui a commencé en février 2024 se clôturera en Avril 2025. Il va atteindre 33 234 personnes correspondant à 5 539 ménages affectées par les impacts du phénomène El Nino dans les cinq (5) provinces ciblées.

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