Le Burundi est un pays qui est particulièrement touché par les effets néfastes des changements climatiques comme l’indique la Stratégie nationale de gestion des risques et des catastrophes (2018-2025). Les impacts des chocs liés au climat sont aggravés par les connaissances, la sensibilisation et la préparation extrêmement limitées au niveau communautaire, en plus des capacités et structures institutionnelles limitées au niveau provincial et communal pour fournir des informations et des services en temps opportun aux personnes touchées. Ainsi, depuis le 1er février 2024, la Croix Rouge finlandaise en partenariat avec la Croix Rouge Burundaise et le PAM mettent en œuvre le projet de « Financement base sur les Prévisions – Forecast based Financing- FbF», intitulé « Renforcement des Capacités de Préparation et d’Action Anticipatoire » financé par la DG-ECHO.
Le présent projet vise à renforcer la résilience des communautés les plus vulnérables face aux catastrophes naturelles et aux crises humanitaires dans 5 provinces au Burundi : Kirundo, Rumonge, Rutana, Bujumbura Mairie, Bubanza. Dans le cadre du suivi des projets financés, ECHO a choisi Rumonge pour la réalisation de l’évaluation du projet. Une mission de terrain réalisée à Rumonge avec ECHO, l’équipe du PAM (Programme Alimentaire Mondiale), la Croix-Rouge finlandaise, la Croix-Rouge du Burundi et les partenaires de mise en œuvre du projet.
Cette action offre la possibilité de mettre en œuvre des actions humanitaires entre la prévision et l’occurrence de l’évènement avec l’aide d’un financement prévisionnel. Ce qui pourrait aider à prévenir/réduire les souffrances, contribuer à une utilisation plus efficace des fonds humanitaires et renforcer la résilience des communautés. C’est ainsi que la DG-ECHO a fait une visite de monitoring le 8 novembre 2024 dans la province de Rumonge.
Les partenaires du Projet, la Croix Rouge Finlandaise, la Croix du Burundi et la PAM ont accompagné les 3 membres de la mission de ECHO sur le terrain. La mission a effectué des rencontres avec les autorités locales avant de visiter les communes de Rumonge et Muhuta. Le chef de cabinet du gouverneur, Abdul Ntiranyibagira a remercié les visiteurs pour cet appui financier et a évoqué les difficultés que traversent les communes de la province. Il a insisté sur les vents violents, les inondations au quartier Kanyenkoko, à Magara et à Bugarama qui ont détruit les maisons obligeant les habitants de quitter les lieux pour se rendre dans les familles d’accueil. Un des chefs de ménages touché par les inondations dans le quartier Kanyenkoko, commune de Rumonge se réjouit de la valeur ajoutée de l’assistance en Cash parce qu’il a pu renforcer les murs de sa maison et établi des blocs de protection en sable en aval pour empêcher l’eau du lac de franchir sa maison en cas d’inondation. Lors des échanges avec les bénéficiaires, ceux-ci ont déploré que l’enveloppe donnée comme assistance est petite vue l’inflation et son impact sur le coût du matériel et du service y afférent.
De ce qui précède, l’une des recommandations de la mission de la DG ECHO est de renforcer la communication sur les changements climatiques dans les communautés. Cela se concrétise à travers les Comités Communautaires de Réduction des Risques et de Catastrophes (CCRRC) qui est une structure unifiée de tous les acteurs. Les activités de ces CCRRC sont appréciées par le Chef de cabinet de gouverneur de Rumonge qui insiste sur le dynamisme et la collaboration entre les acteurs et l’administration et de l’importance de la présence de la Croix Rouge du Burundi auprès des communautés.
Toutefois, le risque de changement climatique dont le glissement de terrain reste imminent d’où le besoin de renforcer les activités en Cash des ménages à risque pour leur protection. Malheureusement, les populations des zones vulnérables ne veulent pas quitter le milieu à cause de leurs activités génératrices de revenue pour subvenir à leur besoin quotidien (pécheurs, petits vendeurs). Ce qui reste une équation à résoudre pour tous.
L’équipe de monitoring déplore en outre, le manque de procédure standard d’opération (SOPs) des activités précises (curage, canalisation d’eau, plantation des arbres) à l’avance parce que les données météorologiques ne donnent pas de déclencheur (grande pluie, eau de ruissellement, eau du lac Tanganyika qui monte il y a 4 ans). A cette inquiétude, le PAM affirme avoir lancé une requête pour la mise en place du système d’alerte précoce unifié au niveau de l’Institut de Géographie du Burundi (IGEBU). ECHO a recommandé qu’il y ait une résilience programme pour les actions anticipatoires. Pour y arriver, il faut harmoniser le niveau de connaissance par la supervision des activités et organiser des échanges entre les comités CCRRC.